Un changement de paradigme pour vivre fraternité et paix
Dans notre enfance, les personnes qui font parties de notre environnement, notamment nos parents, nous inculquent leur culture et celle de la société. Actuellement la culture dominante est celle de la dualité, avec la croyance de base qu’il y a le bien et le mal.
Cela se traduit dans notre langage par des critiques qui pointent ce qui est mal ou des compliments qui soulignent ce que nous trouvons bien.
Afin que chacun y adhère, elle va nous être rappelée tout au long de notre vie. Nous allons l’appliquer sur les autres et également sur nous-même avec des techniques variées telles que la récompense ou la punition, la peur, la honte, la culpabilité, la violence physique…
N’avez-vous pas l’habitude de pointer ce qui ne vous convient pas ? Ce que vous pensez qui est mal ?
Nous avons effectivement besoin d’être éduquer pour apprendre à classer toute chose et tout évènement en bien ou en mal. Cela nous donne des repères vis-à-vis de cette règle extérieure que nous avons à intégrer pour vivre dans cette société.
De cette forme d’éducation découle des structures où domination et compétition sont de mise. Nous nous vivons comme rivaux, séparés. L’autre est un ennemi parce que c’est bien d’avoir un poste hiérarchique au-dessus des autres. Il n’y a pas de place pour tout le monde à cet endroit, alors on se fait du coude. C’est bien d’être intelligent et d’avoir une carrière, c’est mal de ne pas réussir à l’école… Étant ainsi valorisées, les personnes qui ont des postes à responsabilité trouvent normal d’avoir un pouvoir sur ceux qui sont en-dessous, de faire preuve d’autoritarisme. Eh oui, ça été dur pour gravir les échelons alors maintenant vous allez m’obéir ! C’est moi le chef ! Cela est une caricature, une généralité, nous sommes bien d’accord.
Ayant seulement appris à nous servir de notre tête et à agir, nous relationnons avec nos mécanismes de défense, notre réactivité. Lorsque quelqu’un dit ou fait quelque chose qui ne nous convient pas,
*nous interprétons ses intentions, nous pensons qu’il a tort, notre colère nous fait dire des choses que nous regrettons ensuite,
*ou notre peur nous fait fuir ou nous soumettre
Êtes-vous satisfaits de vos relations dans ces cas ?
« Nous vivons collectivement quelque chose que personne ne souhaite individuellement »
Otto Scharmer
Le changement de paradigme : Transformer la culture collective par l’intégration de la Communication Non-violente de Marshall Rosenberg. Cet art du vivre ensemble se développe actuellement dans 59 pays dont la France.
L’éducation de nos enfants est au cœur de ce changement. Sans attendre, nous, les adultes pouvons-nous réapproprier notre intériorité, ne plus nous contenter de fonctionner comme des robots, et plutôt faire l’expérience d’accueillir nos émotions et d’être à l’écoute de notre corps pour ainsi retrouver notre boussole intérieure, retrouver l’axe de notre vie, notre voie.
« L’éducation a fait de nous de gentilles personnes mortes »
Marshall Rosenberg
Nous sommes animés d’une force de vie qui aspire à s’épanouir. Il n’y a pas de bien et de mal, et plutôt la vie qui s’exprime à travers des actes et leurs conséquences. La manière dont nous nous exprimons et nous agissons est influencée par la manière dont nous pensons et regardons le monde et les autres.
Nous aspirons à vivre du bien-être et notre communication peut nous amener complètement ailleurs : les critiques, jugements de soi et des autres créent dévalorisation, culpabilité, honte et cela est destructeur pour notre épanouissement mutuel.
Nous aspirons tous à vivre du lien, à contribuer les uns aux autres.
Alors pour cultiver des relations constructives nous avons à sortir des histoires que nous nous racontons, à comprendre les messages de nos émotions, de nos sensations corporelles pour pouvoir nommer les besoins fondamentaux qui sont en lien : des besoins satisfaits ou insatisfaits (ex. : liberté, repos, engagement, mouvement, échange…).
Apprendre cela nous réanime ! Nous développons le discernement de nos valeurs, de ce qui est important pour nous dans l’instant. Alors nous pouvons prendre soin de nous par des actes alignés, nous pouvons ancrer notre confiance en nous, notre sécurité intérieure.
Par une communication consciente, nous expérimentons que nous avons le choix de répondre plutôt que de réagir. Nous nous exprimons avec assertivité depuis notre cœur et quand nous n’y parvenons pas ou si quelqu’un se sent blessé par nos mots ou notre attitude, nous avons la capacité de revenir vers la personne pour ouvrir un dialogue où chacun aura un espace pour être compris.
-Développer le pouvoir en soi pour ne pas avoir à utiliser du pouvoir sur les autres. –
Ce type de relation repose sur la confiance que chacun fait de son mieux à chaque instant avec la conscience et les moyens qui sont les siens. La beauté que je vois dans la nature m’aide à avoir confiance que l’humain aspire aussi à vivre de la beauté, à vivre l’amour, la reliance, la résilience, l’interdépendance et que « oui » il fait de son mieux avec ses connaissances et ses moyens.
Lorsque les interlocuteurs peuvent être simplement qui ils sont sans être jugés, qu’ils peuvent s’exprimer et qu’ils se sentent compris, alors des actions créatives émergent : pour satisfaire leurs besoins mutuels ou bien l’un d’eux est touché par ce que vit l’autre et choisit de satisfaire son besoin.
Les structures qui découlent de ce regard sur les humains vivent la coopération et la conscience de notre interdépendance.
Je vous partage mon expérience pour vous donner un exemple : Aujourd’hui je vis une relation constructive avec mon compagnon. Quand l’un de nous est en réaction ou les deux, on laisse passer la vague et ensuite on revient sur la situation « qu’est-ce que j’ai dit ou fait qui t’a stimulé ? ». Et nous explorons ensemble les émotions et les besoins insatisfaits. Cela amène tellement d’apaisement et me permet de rester reliée à l’amour que j’ai pour lui, ça me permet de rester dans l’ouverture à la relation. Mes expériences antérieures étaient de faire comme s’il ne s’était rien passé ou de mettre la faute sur l’autre, ça accumulait des couches de ressentiment sur mon cœur et du coup je me distançais de mes compagnons. Au bout d’un temps, je n’avais plus d’élan à trouver des solutions, j’étais découragée, je me sentais impuissante et les quittais.
Avoir une relation bienveillante envers soi et les autres crée un environnement dans lequel nous nous relions à la fraternité.
Nous avons la liberté de choisir à quel type de culture nous voulons contribuer et les pensées et croyances que nous entretenons et transmettons.
Pour ne pas utiliser cette communication consciente avec notre mental et vraiment passer par le corps, se l’approprier au sein d’un groupe bienveillant est soutenant car nous avons besoin de sécurité pour dévoiler notre vulnérabilité. Passer par des stages pour acquérir les bases est fortement recommandé d’autant plus parce qu’ils vous permettent de rencontrer des pairs avec qui vous pourrez continuer à pratiquer.
Les conditions actuelles pouvant nous amener dans des espaces de retranchements, de repli sur soi, nous pouvons mesurer à quel point la relation, le lien humain nous sont chers. Alors je vous invite à prendre cette période comme une opportunité de plonger dans la relation bienveillante envers soi et les autres.
Pour lire sur le sujet :
« Clés pour un monde meilleur » Marshall B. Rosenberg – CNV et changement social
« Du Je au Nous » Thomas D’Ansembourg – L’intériorité citoyenne : le meilleur de soi au service de tous
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